quarta-feira, maio 03, 2006

2002 - La "Vénus hottentote" retrouve l'Afrique du Sud, sa terre natale


En 1810, Saartje Baartman, jeune femme de l'ethnie khoïsan ("hottentote") âgée d'une vingtaine d'années, est emmenée du Cap à Londres par un médecin de l'armée britannique, qui l'a convaincue qu'elle ferait fortune en montrant son corps aux Européens. Dotée d'un postérieur saillant et d'une hypertrophie des petites lèvres de la vulve, elle est alors exhibée, à Londres puis à Paris, comme une bête de foire et examinée comme un objet de curiosité scientifique. Fin 1815, à l'âge de 26 ans, elle meurt dans la misère à Paris, emportée par l'alcool et la maladie. Elle est ensuite disséquée, et ses restes (organes génitaux et cerveau) seront conservés dans des bocaux. Le moulage de son corps et son squelette seront exposés jusqu'en 1974 au Musée de l'Homme, à Paris. En 1995, un an après les premières élections multiraciales d'Afrique du Sud, le gouvernement sud-africain et la communauté khoïsan entament les démarches pour sa restitution. Après des années de refus, une loi est finalement votée dans ce sens au Parlement français le 21 février 2002. Le 29 avril suivant, ses restes sont officiellement rendus à l'Afrique du Sud lors d'une cérémonie à l'ambassade. Le 3 mai 2002, sa dépouille est solennellement accueillie au Cap, et le 9 août, l'Afrique du Sud lui offre des funérailles nationales à Hankey, dans sa vallée natale du Cap oriental.


©Documentation écrite RFI